1. |
J'lâche la chienne
05:37
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Après les affres de l’hiver
Comme si c’était une première
Le dernier des fennecs virant chacal
Peine à respirer, la gueule en misère
Pure lâcheté par un lâche hurleur
J’m’abats, j’m’apitoie à première peur
Pure lâcheté par un lâche hurleur
À première peur
Après les affres de l’hiver
Comme si c’était une première
J’lâche la chienne
J’ai la chienne
J’l’ai laissée lousse
J’lâche la chienne
Cette douleur sans nom
Comprise par le fennec
Y’a catché pis pas l’autre
Mec le petit se mettre à hurler
J’lâche la chienne (qu’a crisse son camp)
J’ai la chienne (j’m’en sacre d’la chienne)
J’l’ai laissée lousse (j’le sais-tu moé?)
J’lâche la chienne (pas besoin d’elle)
Mais que le petit se mette à hurler
D’un souffle court et bancal
À l’âge du chacal
Cette frayeur n’a plus de nom
Au lieu de se rendre loin et d’être
J’ai fini par fendre et paître
Ça me pousse à la lâcheté
Pis d’autres, à l’héroïsme
M’a finir par me pendre au faîte
M’a finir par me rendre bête
Ma gorge saigne à hurler
Crisse de fennec, lui y’a catché
J’lâche la chienne
Chu lâche, pis j’ai la chienne
J’l’ai laissée lousse parce m’en câlisse
Mais à c’t’heure, mais à c’t’heure
J’m’abats, j’m’apitoie à première peur
Comme si c’était une première
À chaque câlisse d’hiver
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2. |
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Ça arrive pis tu t’enlignes par la route d’en bas
Tes capacités dégoulinent plus vite que tes pas
Ça arrive pis moé j’m’enligne par la route d’en haut
J’comprends pourquoi t’hésites mais mon chemin est plus beau
Montre-moé donc encore une fois
Comment s’rendre au bout du rang
Tasse-toé donc pauvre enfant
Faut j’me rende comme un grand
C’est ça pisse donc, la chienne te prend
Comme de raison en amont du rang
Tasse-toé donc, faut j’me rende
Comme par raison au bout du rang
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3. |
Blues frette
03:01
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4. |
La chienne de la famille
03:30
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Quand la chienne jappe
Le corps paralysé
Y’essaie de nous donner le temps de nous décider
Quand la chienne jappe
C’est supposé nous aider
On est peut-être trop à s’en crisser
R’trousse-toé don la mère, r’trousse-toé don
R’trousse-toé don le père, r’trousse-toé don
Au moindre jappement, on s’retrouve su’l’cul
Y’a quelqu’un qui fige, l’autre gueule
Pourquoi qu’a jappe? On s’en sacre
Non mais pour vrai, estie qu’a jappe
R’trousse-toé don la sœur, r’trousse-toé don
R’trousse-toé don le frère, r’trousse-toé don
Y’en a kek uns qui l’évitent, on sait pas pourquoi
L’autre gueule, on sait pas plus
Pourquoi qu’a jappe? On s’en tappe
Non mais a va-tu fermer sa yeule?
R’trousse-toé, r’trousse-toé la mère
R’trousse-toé, r’trousse-toé le père
R’trousse-toé, r’trousse-toé la sœur
R’trousse-toé, r’trousse-toé le frère
R’trousse-toé, r’trousse-toé chummé
R’trousse-toé, r’trousse-toé le Gueze
On a tous une chienne qui jappe
Dans ce temps-là on gueule ou on la frappe
On a tous une chienne qui jappe
La plupart du temps c’est pour des conneries
Un moment donné ça sera sérieux, on n’aura pas appris
À s’r’trousser le cul pour voir pourquoi qu’a jappe
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5. |
Frontière
02:43
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C’pas d’ta faute si j’veux que tu meures
T’es juste né l’autre bord d’la frontière
J’vas tout faire pour qu’arrive ton heure
Arrête d’argumenter, t’es inférieur
J’peux pas croire
Pus qu’une misère à t’expliquer
J’perds mon temps à t’expliquer
T’es juste né du mauvais bord
Du bord des faibles et des ratés
Du bord de ceux qui méritent de crever
C’pas d’ta faute si t’es né avec c’te face
T’es juste né gibier pour moé
J’vas tout faire pour qu’arrive ton heure
Arrête de courir, t’es inférieur
J’pars à chasse
C’pas d’ta faute si t’es né à mauvaise place
Tu crois juste aux mauvais contes
J’vas tout faire pour tuer ton monde
Arrête d’y croire, y’est inférieur ton dieu crasse
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6. |
Blues du réfugié
01:39
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L’aria obligé de marcher l’autre bord d’la frontière
Pour pas finir dans le fond d’un trou rempli d’terre noire
Pas mal sûr que c’est le même ciel icitte ou l’autre bord
J’vas-tu m’badrer à changer d’mère d’icitte à l’autre bord
L’aria obligé de marcher l’autre bord d’la frontière
Pour pas finir dans le fond d’un trou rempli d’terre noire
L’aria obligé de marcher loin de ma terre
Pour pas finir dans le fond d’un trou à côté d’ma mère
La peur bleue d’aller voir l’autre bord d’la frontière
L’aria obligé de choisir entre deux misères
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7. |
J'conte des peurs
02:49
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8. |
Jack à l'oeil
01:43
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Jack à l’œil c’t’une sale bête, y’é game en prêtre
Y’a peur de rien, i s’en caliss, y’a pas d’instinct
Jack y’é pas cave, y’est juste un peu ignorant…
Ok ouin, y’é peut-être cave donc finalement
Le veau qui nargue la meute
Moé c’est de lui j’ai peur
On pense qu’y’est pas cave
Mais sérieux, des fois c’t’embêtant
Jack a pas peur, y’é pas normal
Nous autres crétins, on appelle ça l’courage
Y’en a qui disent qu’y’avait pu d’amygdales
Ma mère pense qu’y’en a une mais qui marche mal
Le veau qui nargue la meute
Moé c’est de lui j’ai peur
On pense qu’y’est pas cave
Mais sérieux, des fois c’t’embêtant
Jack est pas rendu buck qu’y’manque la moitié d’la face
Pas mal sûr qu’y’est pas stock, mais là j’parle pas d’la moitié d’sa face
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9. |
Puissante
03:48
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Parce que les courbes de mon corps
Dictent l’allure de mes peines
Mon père est un homme
Ma mère est une femme
J’oublie l’allure des corps
Qui n’est plus du problème
Ma sœur veut être homme
Mon frère peut être femme
Je veux pleurer comme un homme
Être puissante comme une femme
Violer les normes
Accueillir les larmes
Parce que les lignes de mon corps
Ne sont pas celles qui règnent
Qui m’obligent à mordre
Ou m’empêchent d’être faible
Parce que les lignes de mon corps
Ne sont pas celles d’une femme
Je me dois d’être fort
On m’oblige, on s’acharne
Pis si les lignes de ma tête
M’amènent dans un chemin bâtard
J’vas passer le restant d’la trail
À assumer que j’suis perdu?
Je veux pleurer comme un homme
Être puissante comme une femme
Violer les normes
Accueillir les larmes
Je ne veux plus que mon corps
Dicte l’allure de mes peines
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10. |
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Après la dernière bordée
C’est coulant sévère
Tellement bleu qu’a y voit que du noir
De sa meute de plus en plus silencieuse
L’enneigement perpétue
La glace bleue est…
Ensevelie ou noire
Son règne s’effoire
A s’efface de nos mémoires
Ça tombe en ciboire
A cherche sa mère
Être oublié c’est ça le pire
C’est pas mourir
Être oublié vivant dans coulée
Tu t’r’prends
Être oublié c’est ça le pire
J’te jure c’est pas mourir
Être oublié vivant dans coulée
R’prends-toé
(Ouin c’est ça là l’affaire
A comme dans tête de sortir pour se faire voir
Pour pas qu’on l’oublie, genre…)
La chienne a rush dans neige folle
La chienne de la coulée à Paul
La chienne d’être oubliée
La chienne avant de crever
Être oublié c’est ça le pire
J’te jure c’est pas mourir
Être oublié vivant dans coulée
Tu t’r’prends
Être oublié c’est ça le pire
J’te jure c’est pas mourir
Être oublié vivant dans coulée
R’prends-toé (mon chum)
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11. |
Blues du malade
04:48
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Même ton haleine de chienne le matin
Même tes esties de manies d’écervelée
Pis même le chantage que tu m’fais
(ou toutes les autres quétaineries)
Tout ça c’est des raisons pour moé de pas brailler
Le pire c’est que pour moé, t’es un peu conne
J’comprends pas comment quelqu’un peut être aussi bonne
Pis prendre le temps pis d’être aussi belle pour moé
Être aussi belle pour l’autre malade
J’ai peur de t’abandonner
J’ai peur de t’blesser
J’t’aime
J’t’aime ben plus que tu penses
(anyway)
T’es un peu comme une perle
Mais qui roule dans marde
Crisse que j’t’aime, ma pauvre
Fais juste me promettre
Que tu f’ras d’quoi d’ta vie, contrairement à moé
Si un madné j’pars de l’autre bord
R’trouve-toé don
R’trouve-toé don pas toute seule
Si un madné j’calisse mon camp
Reste pas toute seule
J’te jure ça s’rait ma mort
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